Les leçons tirées de Columbine
Frank DeAngelis a passé 35 ans au lycée Columbine de Littleton, dans le Colorado. Il a été nommé directeur de lycée de l'année du Colorado et finaliste du prix national du directeur de l'année. Il a récemment reçu le prix d'excellence des écoles du comté de Jefferson. Depuis sa retraite en 2017, M. DeAngelis conseille des écoles et des organisations à travers le pays, aidant les personnes ayant vécu une tragédie et préparant les autres à prévenir une telle tragédie grâce à la connaissance préalable.
Pour M. DeAngelis, originaire de Denver, devenir directeur d'une école comptant des élèves brillants, un personnel compétent et un soutien indéfectible des parents et de la communauté était, à bien des égards, le poste rêvé. Puis vint le matin du 20 avril 1999. Les événements de ce jour-là ont marqué le pays depuis.
En préparation de notre Webinaire du 26 mai avec M. DeAngelis, lui et Lightspeed Systems ont eu une brève séance de questions-réponses :
[Lightspeed Systems] Quels sont vos souvenirs les plus marquants du 20/04/99 ?
[LS] Quelles étaient vos pensées cette nuit-là et après ?
[FD] J'ai réalisé que je ne pouvais rien faire pour ramener à la vie ceux qui ont été tués ou pour réparer le sort de tous les blessés et victimes. Mais je me suis engagé ce soir-là à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'ils ne meurent pas en vain. Beaucoup disent : « Eh bien, cela fait plus de 20 ans, et ces fusillades continuent. » Mais ce que je veux dire, c'est que je refuse d'être impuissant et désespéré. C'est pourquoi je m'exprime en leur nom et je partage avec eux les leçons que nous avons apprises.
[LS] Alors, par où commencer la discussion ?
[FD] Je crois sincèrement que les gens pensent que s'ils n'en parlent pas, ça n'arrivera pas. Mais je suis là pour vous assurer que ça peut arriver n'importe quand. Et malheureusement, je ne sais même pas si on peut dire « si ». C'est plutôt « quand ». Pour nous, c'était une belle journée de printemps dans le Colorado, dans une superbe école d'une communauté formidable. Et nous avons eu 13 morts et 26 blessés.
[LS] Votre présentation aux écoles et autres organisations porte sur la réponse et le rétablissement. Parlez-nous un peu de la réponse.
[FD] Pour ne citer qu'un exemple, cela peut paraître incroyable, mais il y a 20 ans, le protocole des premiers intervenants consistait à sécuriser le périmètre et à ne pas pénétrer dans le bâtiment. Aujourd'hui, le premier officier sur place pénètre dans le bâtiment pour tenter de neutraliser la menace. À Columbine, un officier de soutien était déjà présent et échangeait des coups de feu avec les tireurs, mais c'était tout. Il a fallu plus de 20 minutes à l'équipe SWAT pour arriver à l'école, car elle devait aller chercher son équipement. Il y a tellement de choses que nous gérons différemment aujourd'hui.
Nous parlons de la nouvelle normalité. Les gens cherchent des raisons, des causes, une seule chose. Il n'y a pas qu'une seule chose. Il ne s'agit pas seulement de contrôle des armes à feu. Il s'agit de lois raisonnables sur les armes à feu, mais aussi de santé mentale. Il s'agit des réseaux sociaux. Il s'agit d'éducation des enfants. En assemblant toutes ces pièces du puzzle, nous pouvons commencer à lutter contre certaines de ces tragédies absurdes. Les deux « menaces » de Columbine préparaient leur attaque depuis plus d'un an. Elles ont fait des recherches sur la fabrication de bombes et d'autres sujets sur Internet. Il y avait des signes avant-coureurs. Nous disposons désormais des connaissances et de la technologie, grâce à des entreprises comme la vôtre, pour identifier ces éléments à l'avance et intervenir. En étant attentif aux signaux d'alerte et aux alertes précoces, grâce à la formation du personnel, à la vigilance et à la technologie, la meilleure réponse est d'intervenir rapidement et de stopper l'événement avant qu'il ne se produise.
[LS] Et la récupération ?
[FD] Tout d'abord, en tant que chef d'établissement ou membre du personnel, vous ne pouvez pas perdre votre temps à vous apitoyer sur votre sort. Vous ne pouvez pas vous demander : « Pourquoi moi, pourquoi nous ? » Parce que d'autres souffrent certainement plus que vous. Alors, comment relancer une école et la maintenir ? Il faut avoir un plan, planifier sur trois, cinq ou huit ans, un pied devant l'autre.
Autre chose : il existe une stigmatisation autour du recours à une thérapie. Je me souviens avoir entendu dire que consulter est un signe de faiblesse. Mais ce n'est pas le cas. C'est un signe de force. Aujourd'hui encore, j'y vais. Personne ne peut traverser cette épreuve seul. Assurez-vous que de l'aide est disponible pour votre communauté scolaire, y compris pour vous-même. La prochaine fois que vous monterez dans un avion, pensez à ce que dit l'hôtesse de l'air à propos de la dépressurisation de la cabine et de la descente des masques à oxygène. Avant d'aider quelqu'un d'autre avec son masque, assurez-vous de le mettre vous-même, car si vous ne vous aidez pas vous-même, vous ne pourrez pas aider les autres.
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Rejoignez-nous pour un événement webinaire en direct le 26 mai : « 7 leçons tirées de la tragédie de Columbine ».